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Politique culturelle / élections législatives en Hautes-Pyrénées 2012 / Jean-Marc Luce

Nous avons interrogé Jean-Marc Luce (EELV) qui candidate aux élections législatives en Hautes-Pyrénées sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées

Parmi les engagements du candidat élu François Hollande, on pouvait lire deux propositions qui touchent précisément la politique culturelle :

« Je lancerai un plan national d’éducation artistique. Je soutiendrai la création et la diffusion qui sont le levier de l’accès de tous à la culture. J’établirai entre l’État et les collectivités locales des contrats visant à doter le territoire d’un maillage culturel mieux coordonné et plus efficace. Je ferai voter une loi d’orientation sur le spectacle vivant et je reprendrai le chantier du Centre national de la musique, pour en faire un outil au service de la diversité culturelle. Je reviendrai à un taux de TVA à 5,5% pour le livre et la billetterie, et je lutterai pour la survie des librairies indépendantes. »

« Je remplacerai la loi Hadopi par une grande loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle française, qui conciliera la défense des droits des créateurs et un accès aux œuvres par internet facilité et sécurisé. La lutte contre la contrefaçon commerciale sera accrue en amont, pour faire respecter le droit d’auteur et développer les offres en ligne. Les auteurs seront rémunérés en fonction du nombre d’accès à leurs œuvres grâce à un financement reposant sur les acteurs économiques qui profitent de la circulation numérique des œuvres. »

Avec ces élections législatives apparaîtra une majorité qui permettra au président d'appliquer une politique culturelle. Nous proposons aux candidats aux législatives pour les deux circonscriptions des Hautes-Pyrénées de réagir sur ce thème.

Le regard sur de la politique culturelle conduite par la majorité sortante :

  • Bilan et critique des initiatives conduites et du soutien aux structures actives.
  • L’action envers les plus jeunes, dans le cadre scolaire en particulier.
  • Loi Hadopi : une protection nécessaire et efficace ?
  • Le rayonnement culturel de la France est-il suffisant ?

La position vis-à-vis de la politique menée par François Hollande ?

  • Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité ou en rupture avec l’action passée ?
  • Quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser ?
  • Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ? Comment doit évoluer le budget du Ministère de la Culture ?
  • Quel statut pour les professionnels, intermittents du spectacle ?
  • Comment souhaitez-vous développer la culture dans « les régions » ?

Réponse de Jean-Marc Luce (EELV)

Jean-Marc Luce
Jean-Marc Luce

Le rayonnement de la France est évidemment en déclin, gravement, et depuis longtemps.

La majorité sortante en est lourdement responsable, ne serait-ce que par le mépris très souvent exprimé au plus haut niveau de l'Etat.

Cependant, au-delà, c'est un modèle global de société qui est en cause. Dans la société de consommation, muée depuis les années 60 en société du spectacle et depuis deux décennies en société du simulacre, on confond de plus en plus souvent l'industrie de divertissement avec la culture.

Je pense aussi que la cyber-civilisation tue la relation entre les humains sous couvert de communication.

Non seulement je souhaite conduire un projet en rupture avec l'action passée, mais j'en suis déjà, professionnellement un acteur.

Le redéploiement culturel doit bien sûr commencer à l'école avec un effort prioritaire en direction des milieux défavorisés. J'affirme que la culture doit être au centre du projet politique d'une société laïque. C'est elle qui structure le lien social et le rapport de l'homme au monde.

De plus, alors que la plupart des productions humaines ont un lourd bilan écologique, ce n'est pas le cas des productions de l'esprit.

Il s'agit aussi d'un des rares domaines d'échange où le fait de donner à autrui ne nous dépossède pas, bien au contraire.

Pour notre territoire, soumis depuis trop longtemps au tourisme industriel (ski, Tour de France), la culture, tant patrimoniale que de création contemporaine, offre une grande possibilité de développement.

Si on peut se mettre d'accord sur un projet de tourisme rizomique et des quatre saisons, la culture, associée à nos richesses de nature, peut être un fort vecteur de développement.

Le statut des artistes est une vraie question qui doit être élargie au-delà du spectacle vivant (plasticiens, auteurs, métiers d'art, etc.)

En tant que citoyen engagé, j'ai pu convaincre le maire de Bagnères-de-Bigorre d'organiser, à l'échelle de l'intercommunalité, des Assises de la Culture.

Ne pourrait-on le faire au niveau du département ?


Réponse publiée le mercredi 6 juin 2012