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Politique culturelle / élections législatives en Hautes-Pyrénées 2007 / Chantal Robin-Rodrigo

Nous avons interrogé Chantal Robin-Rodrigo (PRG) qui candidate aux élections législatives en Hautes-Pyrénées sur son projet de politique culturelle.

Questions aux candidats aux élections législatives en Hautes-Pyrénées

Nous proposons aux candidats aux législatives pour les trois circonscriptions des Hautes-Pyrénées de réagir sur ce thème.

  • Quel budget souhaitez vous donner au Ministère de la Culture ?
  • Comment souhaitez vous développer la culture dans « les régions » ?
  • Quel statut souhaitez vous donner aux intermittents du spectacle ?
  • Quelle réglementation pour encadrer le téléchargement de musique sur Internet ?
  • Comment favoriser l’accès à la culture pour tous ?

Réponse de Chantal Robin-Rodrigo (PRG)

Chantal Robin-Rodrigo
Chantal Robin-Rodrigo

Monsieur le Président,

Vous avez bien voulu m’adresser un questionnaire sur la politique culturelle et je vous en remercie. Vous trouverez ci-après mes réponses :

1. Sur le budget donné au Ministère de la Culture :

Je souhaite qu’il soit mis fin au désengagement de l’Etat sur le budget de la culture. En effet, le patrimoine monumental connaît depuis 2002 une situation catastrophique puisque plus de 300 chantiers ont été arrêtés en 2006, faute de financement. La baisse considérable des crédits de restauration ainsi que les gels et les amputations n’ont fait qu’aggraver la situation. Parallèlement, il faut noter l’indigence de la politique du spectacle vivant que je développe dans la question 3. En favorisant le mécénat pour l’acquisition de trésors nationaux, le Gouvernement UMP n’a fait que se désengager de la politique patrimoniale, en engageant des économies et prônant la recherche de financements privés. L’abandon des missions de services publics comme la démocratisation de la culture, le maillage du territoire, la gratuité confirment une dérive libérale de la gestion des biens publics par le Gouvernement. A l’évidence les moyens sont insuffisants et il conviendra d’avoir une volonté politique forte pour redresser la barre et conforter ce qui fait la richesse de notre pays : sa culture.

2. Comment développer la culture dans les régions ?

Les régions pourront développer la culture si l’Etat leur redonne les moyens nécessaires pour le faire. Les crédits destinés aux régions pour favoriser la diffusion de la culture sont eux aussi en baisse de 30% par rapport à 2006. Il s’agit du soutien aux expositions, des subventions pour les travaux de rénovation dans les musées des collectivités territoriales et des crédits déconcentrés des DRAC pour financer les actions dans les musées territoriaux. Le désengagement de l’Etat est, là aussi, on ne peut plus clair. Il convient de noter toutefois la politique volontariste menée par la région Midi-Pyrénées et ses efforts pour soutenir le patrimoine, le spectacle vivant, les festivals, le livre et les arts plastiques.

3. Sur le statut donné aux intermittents du spectacle :

Je rappelle que le Gouvernement UMP a refusé de voter la proposition de loi signée par 472 parlementaires sur l’amélioration du statut des intermittents du spectacle, laquelle avait pour objectif de relancer la procédure pour fixer le cadre de nouvelles négociations sans se substituer aux partenaires sociaux. Le Gouvernement a choisi de donner son agrément au protocole d’accord du 18 avril 2006 signé par la CFDT, la CFTC et le CFE-CGC. Ce dernier ne résout en rien la crise profonde que traverse le spectacle vivant depuis 2002. Les principales revendications des intermittents ne sont pas prises en compte : 507 heures nécessaires en 12 mois à date anniversaire fixe, délai préfixé de 12 mois d’indemnisation en lieu et place de la capitalisation, indemnité journalière plancher égale au SMIC, prise en compte des heures de formation et de congés maladie. L’abandon progressif du régime particulier, que sous tend l’accord du 18 avril 2006, aboutira à remettre en cause le statut de salarié de nombreux intermittents du spectacle, ce qui est inacceptable.

4. Sur la réglementation pour encadrer le téléchargement de musique sur Internet :

La loi DADVSI n’apporte rien aux créateurs en terme de rémunération et de nouveaux droits mais elle rogne les droits du public et remet en cause la copie privée. En outre, elle judiciarise les millions d’internautes qui échangent des fichiers musicaux sur Internet. Cette réponse répressive ne peut recueillir mon assentiment. Un juste équilibre est à rechercher entre droits d’auteur et le public. L’échange de fichiers numériques à des fins non commerciales est essentiel à le circulation de l’information et de la culture. La solution alternative de la licence globale mérite un examen plus approfondi dans le sens où elle prend acte des bénéfices du Peer to Peer et définit un mécanisme de rémunération des auteurs. Je crois que sur ce sujet, il est indispensable de prendre en compte ce nouveau mode de communication qu’est Internet et de le reconnaître comme un progrès des multimédias. On peut aussi imaginer la rémunération des auteurs par une taxation sur les fournisseurs d’accès, par exemple.

5. Comment favoriser l’accès de la culture pour tous ?

Il faut créer les conditions nécessaires pour que chacun ait les moyens et la possibilité d’avoir accès à la culture. Cela commence à l’école par l’éducation, la sensibilisation. Il me semble indispensable que dans les écoles, collèges et lycées les activités culturelles aient une place plus importante dans les programmes scolaires. Pour lutter contre les inégalités, il convient aussi d’aider les familles aux revenus modestes d’accéder à la culture. C’est ce que je m’efforce de faire dans le cadre du Contrat de Ville puisque nous avons impulsé le dispositif « Banque Sport Banque Culture » qui permet, par l’octroi de subventions aux familles aux petits revenus, un accès facilité à la culture pour les enfants et adolescents.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de mes sentiments dévoués et cordiaux.


Chantal Robin-Rodrigo

Réponse publiée le lundi 7 mai 2007