La scène du Parvis est encombrée d’une multitude objets africains qui paraissent plus ou moins rares, plus ou moins authentiques. Et au milieu l’imposante Viviane de Muynck, une Isabella vieille, grosse et aveugle, qui commence de sa voix grave à nous raconter d’où elle vient. « Petite j’ai été élevée par Anna et Arthur, nous habitions dans un phare, près de la côte. Arthur était le gardien du phare et il était soûl dès 5h le soir. Et Anna, me mère adoptive, aussi. C’était plutôt agréable car quand ils étaient souls, ils se sentaient libres et heureux ; ils n’étaient jamais grossiers avec moi. Ils me racontaient que mon vrai père était le prince du désert, disparu au cours d’une expédition. Et je me suis baptisée Isabella, la princesse du désert, et me suis juré de découvrir un jour le secret de mon père ». Un passé qui s’avèrera en bonne partie faux.
C’est parti pour deux heures de plongée dans la chambre d’Isabella, dans une vie au moins aussi encombré et chaotique que l’accumulation d’objets venus d’Afrique. Une vie encombrée de tous ces objets justement, de l’ombre d’un père, de ses amants, de tous les secrets et les mensonges d’un passé tourmenté. Pendant deux heures Jan Lauwers mêle le théâtre, la danse, la musique et les arts plastiques pour nous emporter dans un incroyable spectacle qui avait déjà séduit les spectateurs du festival d’Avignon. Et une fois de plus la formule fonctionne et emporte les spectateurs tarbais dans cette incroyable et pathétique traversée qui ne mène nulle part.