Cette semaine, les mendiants avaient envahi le conservatoire ! Ils attendaient le public dès l’entrée de l’auditorium. Mais que fait la police ? C’est ainsi qu’on est accueilli dans le royaume de Mr Peachum, roi des mendiants de son état ! Sur la scène c’est « l’Opéra de quat’sous » : le prince des voleurs, Mackie, vient d’épouser la fille de Mr Peachum. Et comme le roi des mendiants tient à son honneur, il déclare la guerre au prince des voleurs. Une guerre en musique, comme tout opéra qui se respecte !
Les saxophones de l’orchestre Sax & Co, accompagnés d’une contrebasse et d’une batterie, dirigés par Daniel Sousperréguy interprètent la musique de Kurt Weill avec des sonorités qui soulignent le caractère mi-jazz mi-baroque de cette musique des années 20. Ca n’était manifestement pas du gout des nazis de l’époque, qui l’avaient qualifiée de « musique dégénérée ». Dégénéré comme ça, on veut bien ! Et ce sont les chanteurs du cours de Jean-Paul Salanne qui jouent (en français) et chantent (en allemand) les textes de Bertold Brecht. On remarque, par exemple, Jean-Manuel Burgos et Pascale Bégué qui font merveille dans le rôle des Peachum ! Un travail intense pour se mettre à chanter en allemand - au moins phonétiquement - en quelques semaines. Enfin, il y cette mise en scène, pleine d’humour et de finesse, de Corinne Marsolier et de Marie-Anne Gorbatchevsky, qui est venue accompagnée de deux adolescents des Ateliers de la Porte Bleue qui ont assuré l’ambiance mendiants avec malice et brio. Le résultat est particulièrement savoureux !
Le public ne s’y est pas trompé en applaudissant chaleureusement les chanteurs-comédiens et l’orchestre. Une expérience qui montre qu’avec de l’imagination et pas mal d’énergie, on peut aller bien au delà des traditionnelles auditions de fin d’année du conservatoire. Le public en redemande !